A ce propos justement, une enquête réalisée par un comparateur indépendant en Assurance de prêt révèle que plus de la moitié des emprunteurs sont déterminés à user de ce droit pour mieux se protéger face à l’inflexibilité de certaines banques.
Les banques multiplient les stratégies pour exclure l’assurance externe à la leur
L’ouverture d’un marché de concurrence est évidemment mal acceptée par les banquiers sachant que cette pratique est une manière d’exercer une pression sur la diminution des coûts de crédit au profit des emprunteurs, et donc va à l’encontre des stratégies avancées par les organismes de prêt, qui eux maintiennent un taux de marges conséquent. Par conséquent, quelques-uns supportant mal l’idée de perdre une bonne partie de leurs consommateurs, renforcent leurs tactiques pour ne pas laisser quelques opportunités juteuses leur filer entre les doigts. Et ce, en prétendant ne pas enfreindre à la loi.
Les résultats d’un sondage effectué auprès de 10.000 propriétaires évoquent même la réalité sur cette manœuvre bien connue. Sans surprise, ils rapportent que 78% des emprunteurs ont encore souscrit à l’assurance de groupe maison.
Et pour causes, 41% des personnes interrogées ont privilégié la simplicité administrative et la facilité des démarches de l’assurance de prêt sans délégation, tout comme l’amoindrissement de ses frais de gestion. 24% n’ont tout simplement pas pu envisager une assurance alternative dont ils ignorent complètement l’existence. 23% de l’échantillon interrogé, ont quant à eux eu affaire à un banquier trop méfiant si 5% escomptaient de meilleures garanties.
Les imbroglios autour de la résiliation de l’assurance
Toutefois, les obstacles à la liberté de la demande de résiliation subsistent dû au fait que les mesures concernées soient encore méconnues du public. C’est le cas de la loi Sapin II qui est encore trop ignorée. 67% des sondés affirment ne pas connaître la teneur de ce dispositif et même son existence. Par ailleurs, l’instauration de certaines lois dont la loi Murcef n’a été d’aucune efficacité en matière de libéralisation du marché de l’assurance-emprunteur. Celle-ci s’étant cantonnée à une simple initiative par écrit et n’a depuis fait l’objet d’aucune matérialisation réelle.
Quant aux autres règles légales, elles sont difficiles à appréhender notamment sur l’intérêt de faire la distinction entre la résiliation et la substitution du contrat. En effet, ces règles sont inscrites différemment dans les lois en vigueur suivant un ordre chronologique précis, une teneur spécifique et des conditions qui leur sont propres. Ce qu’il ne faut absolument pas confondre au risque de se perdre dans les démarches, d’autant plus qu’une simple erreur peut facilement évoluer en contentieux.
La réticence et la ruse des banques ne viennent pas non plus améliorer la situation. Beaucoup d’entre elles refusent de communiquer les informations utiles à la décision et au processus proprement dit, une initiative qui pourtant relève de leur obligation. D’autres n’hésitent pas à déguiser leur désaccord en pression financière (majoration de frais de dossier, frais de délégation,…).